Une décharge non contrôlée s’étalait sur 25 hectares située à 5 km de la ville de Meknès. Celle-ci recevait chaque année 185 000 tonnes de déchets produits par an par les 650 000 personnes habitant dans les communes de la préfecture de Meknès.
L’accumulation de ces déchets représentait une menace environnementale et sanitaire. Au niveau social, des trieurs informels vivaient sur le site et collectaient les déchets pour revendre les matières recyclables.
Face à cette situation et en lien avec le Programme National de gestion des Déchets Ménagers (PNDM) visant un taux de recyclage de 20% des déchets ménagers à horizon 2020, la Commune Urbaine de Meknès a lancé un appel d’offres en 2013 pour réhabiliter la décharge, mais aussi créer et développer un centre moderne d’élimination et de valorisation des déchets. Ce contrat de gestion déléguée a été confié à SUEZ en janvier 2014 pour une durée de 20 ans.
Le centre dispose d’un hangar de tri de 3 000 m2. Le projet s’appuie sur les caractéristiques suivantes :
- Les déchets enfouis sous terre permettent la production de biogaz qui est capté à l’aide de puits spécifiques et acheminé vers une unité de valorisation où il est ensuite utilisé comme source d’énergie pour le traitement thermique des concentrâts. Le projet prévoit également une valorisation du biogaz en produisant de l’électricité ou éventuellement l’alimentation des fours des briqueteries voisines.
- Le traitement des lixiviats effectué sur le site garantit une qualité de traitement conforme avec un rejet en milieu naturel, tout en produisant de l’eau utilisable en irrigation. Le traitement associe un bioréacteur à membranes d’ultrafiltration et une station de filtration par osmose inverse avec déshydratation des boues et traitement thermique des concentrâts.
- Une plateforme de compostage de 7000 m² permet la valorisation des déchets organiques et verts. Le compost produit à partir de ces déchets est destiné à l’amendement des terres agricoles ou des espaces verts du site.
- La coopérative Attadamoun a été fondée par les trieurs informels en vue de maintenir leur activité tout en pérennisant leurs revenus et en améliorant leurs conditions de travail et de sécurité. Les 180 chiffoniers informels présents sur le site depuis des années sont des acteurs majeurs du projet, puisqu’ils opèrent le tri et la revente des matières recyclables au sein du nouveau centre. La formalisation économique du travail des récupérateurs a facilité leur réinsertion sociale et a donné lieu à la création d’un statut reconnu de « trieur ».
Le projet est socialement innovant grâce à :
- L’accompagnement des récupérateurs dans toutes les phases du projet de structuration ;
- L’assistance du médiateur social et de l’opérateur pour élaborer le business plan de la coopérative et nouer des relations commerciales avec les filières aval de valorisation ;
- La mise en place de formations techniques, commerciales, comptables, de gestion, de management ;
- La prise en charge, par l’opérateur, des investissements pour la mise en place des infrastructures de base (hangar de tri, vestiaires, sanitaires, bureaux, plate-forme de regroupement/stockage, voirie) et d’une partie des frais de fonctionnement dans la phase de lancement de la coopérative (équipements de protection individuelle, matériel de stockage et transport des matières triées).
Source d’informations : https://www.suez.com/fr/notre-offre/succes-commerciaux/nos-references/meknes-centre-valorisation-dechets-conjugue-lutte-rechauffement-climatique-innovation-sociale